un diner au goncourt  

 Accueil Titouf le Rouge La guerre des 2 roses Titouf et le Père Noel Le Prieuré de ces Dames Vive le Roi Titouf dans l'espace Clint Titouf Contactez-moi un diner au goncourt

 

 

bullet

UN DINER AU GONCOURT

M’en fous je s’rai à l’Académie. Je suis sûr que l’habit vert me siéra à merveille, et il paraît qu’on mange bien. Remarque, je dis ça mais j’hésite, c’est vrai qu’il y a le sabre, le prestige et tout et tout, mais j’hésite quand même avec le Goncourt où là t’es sûr de bien bouffer chaque semaine. Quoi ? j’ai pas les qualifications requises, ben mon colon, t’es plutôt du genre difficile toi, alors voilà, moi je m’échine à faire naître et à développer l’envie de lire des choses simples, j’essaye avec le Titouf et la miss Couic Couic, de faire partager notre amour de la langue française et de l’histoire, et voilà le remerciement. Oh c’est sûr, j’aurai pu être une star déchue et écrire un bouquin de merde où je raconte mes déboires, mes pauvres petites expériences ratées, mais c’est pas ça le français. Le français est une langue vivante qui ne se nourrit que de bons mots, de vrais mots qui collent à la réalité, le français doit faire rire et chialer à la fois, et puis si tu rajoutes deux ou trois mots surannés tout droit sortis d’une vieille armoire, ben ça créé une magie, parfois même d’aucuns, lorsque tu mêles de l’argot et du littéraire, ne font pas la différence entre les deux, c’est dingue non ? ?

Tiens, regarde, insolent que tu es, je vais te donner la preuve de mon talent dont je daigne d’éclabousser, tas de truffes…. Zieute.

Tout d’abord avec mes comparses, on va te faire sourire… ouais ben y’a quelque chose qui me dit que c’est pas gagné.

La neige tombe en flocons fins sur le velux. Mon cerveau génial se repose au son d’une douce mélopée. Assis sur le fauteuil qui me fait face, l’objet de toute mon attention lorsque Clio me délaisse ( pas la voiture, la muse tas d’ignares… ) me regarde le regarder en train de le regarder.

Saisissant…

Il se lève sur ses membres postérieurs, s’étire, baille et pousse un cri de contentement qui fait valser les touffes qu’il arbore sur sa ganache :

OUAOUOAUUOUOAUOAOUAUOAUOUAOUOUAU ! ! ! !

Ça donne ça en substance, y a de quoi avoir peur non ?

Ça y’est, il me zieute à nouveau, il sait bien que je parle de lui le bougre ; bigre que va-t-il faire ?

Oh lala, il se rapproche de mon dossier, il met ses deux pattes sur mes jambes et saute sur mes genoux avant de retomber sur le bureau. Il me regarde à nouveau avec cette lueur dans les yeux qu’il a quand il va faire un tour de cochon.

Il renifle le clavier, contourne l’écran, se retourne, me regarde encore et encore, ouvre la gueule, sourit et , oh mon dieu, il va trop vite ! ! ! il ne pourra pas s’arrêter ! ! ah trop tard ! ! il va entrer en collision avec le clavdkfjgkj pfjbpb dhjvh d lkg hsfdvb^db$

Sfdb

B$db mdf

B

Svsdf^fdb fkbdvj^cvkodfg

Spre ; ozgfb)à’(-vy d^zbfdb

Fgnbfpgb

Clavier… Il rigole le p’tit con non mais quelle diva celui-là, j’vous jure…

Ah non ! ! ! pas ça ! ! au secours au secours , à l’aide il m’……

Argl…

BAAAAHHH ; Je déteste les léchouilles de ce gros dégeulasse ; c’est vrai quoi, on sait jamais où il va traîner…Toujours à se lécher le zgeg et tout, même que des fois il schmique le derrière de la miss Couic Couic, c’est dire s’il est con ce chien, il a pas encore vu que c’était une chatte. Remarque, quand il veut faire connaissance avec un cousin, il s’embarrasse pas le lascar, vise comment qui répond à un quidam qui l’interroge :

bullet

T’es de quelle race ? lui demande le pleutre

Le petit chien qui mâchouille un os de tibia lui répond :

bullet-Ta race boulba – slurp…
 
bullet

- Ah bon ? connais pas. C’est quoi comme croisement ? Eh mais attends, t’est un drôle toi…. Un vrai comique

 
bulletStreap seulement ; miam, reslurp…
 
bullet

Oh oh oh elle est pas mal celle-là. Je sens qu’on va bien rigoler. C’est quoi ton nom ?

 
bulletTitouf, mais tout le monde m’appelle Titouf. Burps ! pardon
 
bullet

Oh vache, la crise mec ! arrête j’en peux plus.

Bon tu m’diras, ouais, ça m’ fait pas sourire, et ben j’peux plus rien pour toi, va à Lourdes ou à Leclerc et achète toi un sens de l’humour pour noël, ils font des soldes aussi sur les collections de la bibliothèque rose, c’est au choix…

Bon, alors si tu rigoles que quand tu te brûles, je vais essayer de te faire pleurer, que veux-tu ; allons-y, prépare les mouchoirs et fait passer la boîte aux copains…

Titouf sentait ses dernières forces le quitter. A côté de lui, la petite chatte avec qui il avait vécu tant de belles histoires, le veillait. Le froid gagnait peu à peu ses membres, et ce n’est que le contact humide de la truffe du petit félin contre la sienne qui le réchauffait un tant soit peu. La mort l’appelait de toutes ses forces, lui faisant miroiter des merveilles et la réalisation de ses désirs les plus ardents. Tout n’était qu’amour autour de lui. La paix et la félicité l’envahissait avec une rassurante quiétude.

La petite chatte miaula son désarroi. Son compagnon la quittait, la laissant là, seule à affronter une vie morne et sans intérêt dont elle ne pourrait s’accommoder, elle le savait.

Il était tellement las de toute cette comédie, et tellement désireux de tirer le rideau. Il était fatigué de tout ça, même s’il se l’était longtemps caché. Il ne pouvait plus reculer maintenant. La faucheuse lui tendait les bras vers un repos éternel. Elle allait lui manquer, il le savait, mais il serait toujours à ses côtés quoi qu’elle fasse ; elle sentirait sa présence, il ne la laisserait pas seule, il l’aimait trop pour ça…

Il poussa un dernier soupir et ferma les yeux. Son cœur cessa de battre doucement dans sa poitrine, et il s’éteignit comme ça, sans faire de bruit, comme une flamme qui vacille avant de s’éteindre. Le sourire dessiné sur ses babines le faisait ressembler à un ange. On eut dit que même la mort ne pouvait l’atteindre, il semblait tellement heureux et paisible… La petite chatte sentit des larmes couler le long de ses yeux ; c’est ça sans doute que les humains appellent tristesse pensa-t-elle. Alors, elle se sentit vide, abandonnée et tellement seule. Tout doucement, elle se rapprocha de son ami à qui un lien indéfinissable unissait, et se laissa choir contre son corps à jamais froid. Alors, du sommeil du malheureux et de l’inconsolable, elle s’endormit sans plus de rêves pour survivre.

BOUOUOUOUOUOU ! ! ! ! !, Sniff, s’cusez moi, j’suis très sensible que voulez-vous, Resniff. Tiens passe un kleenex… merci.

Bon maintenant, si y a des littéraires, je me dois de les contenter en faisant usage d’un vocabulaire châtié, digne pont entre mon écriture élégante et mon raffinement légendaire. ( bon, j’vous préviens tas d’nazes , je ne fais ça que sur une ou deux phrases max, moi ça m’épuise…)

Ami poète bonjour, tiens t’es là aussi toi ? c’est pas du Malraux que tu devrais lire ? ouais hein, comment qu’on y comprend rien, remarque, j’peux en faire autant, admire ça si c’est pas la voie royale…

Mon ami Zéphyr me glisse à l’oreille des propos qui font rougir les joues pourpres des filles rousses rubicondes, lippues et ventripotentes avec qui il a pour coutume de s’adonner aux plaisirs défendus. Le côté superfétatoire de la chose ne le rend pas veule. Il ne vilipende pas ces coquines, ces succubes éprises d’un amour aussi plat que la terre de Galilée... c’est dire la complexité de la chose. Le navrement de madame sa mère a conduit son père à l’admonester voire même parfois à faire de lui la proie d’horions, aux dires de son géniteur, mérités. L’urbanité de ce dieu m’a toujours affecté et j’entretiens avec lui d’excellentes relations, différentes de celles d’Apollon, plus porté, je vous le concède sur l’uranisme ; hyacinthos me l’a confié avant de mourir.

Oh vache, ça force le respect, et encore, là je me magne biscotte j’ai une émission de téloche à zieuter ; bon, sur le pouce, j’veux bien empreinter les héros de mon ami Dard pour te prouver que je sais aussi faire dans l’argot ( ouais, on est tous copains dans le milieu, on s’échange des trucs et tout et tout, c’est sympa ; tiens, nétoive tes écoutilles et lis )

bulletC’est quoi z’Internet ? Pourquoi qui cause de mulot ?

Le regard ivre de rage de l’énormité croise le mien. Sa cravate maculée de jaune d’œuf plaquée sur son épaule le fait ressembler à un loukoum tellement gros qu’on ne sait pas par quel bout le prendre. Depuis le matin, sa majesté est en proie à une colère effrayante. Une lettre reçue sur Internet met en cause les capacités d’écrivain de Romain PETIT, génial auteur s’il en est. Béru avait décrété qu’il était bath comme gratte-papier depuis que le prodige, que l’on sait fort occupé, avait consenti amicalement à lui dédicacer une de ses œuvres épistolières qui ont fait sa renommée mondiale.

Le bitos de travers sur la calebasse du gros me fait penser à un far breton sans les pruneaux. Le maousse fait des efforts surhumains pour tenter de comprendre de quoi il retourne. A jeun depuis deux minutes de son dernier calendos, l’animal commençait à s’énerver. Il mimait un combat titanesque qu’il livrerait, m’assurait-il, avec le détracteur de son protégé.

Attends un peu, tu vas voir comment je va lui causer du pays moi à cette tranche de bœuf. D’abord, je lui montrera ce que c’est qu’une escalope façon Béru ; un aller retour vous suffira-t-il ma p’tite fille ? Un peu de ketchoup sur les babines pour faire plus Mac Do peut-être ? non ? vraiment ? m’sieur n’est pas satisfait du service pt’être bien ? tu veux combien d’étoiles sur ton groin ? ?

bullet

Oh, mais c’est pas tout, s’enhardit le gravos, après je lui foutrai un ou deux bourre pifs bien sentis. Non mais, parler ainsi de mon ami le plus cher ; Snif…

 

une larme de contrition perla sur ses lèvres où des reliquats de son dernier festin s’accumulaient encore.

La baleine exultait ; sa colère était telle que, joignant le geste à la parole, il se leva une nouvelle fois de sa chaise. Celle-ci poussa un soupir de soulagement tandis que l’énorme émit un pet qui aurait déchiré sa culotte s’il en était porteur.

bulletTiens ! ! voilà pour lui, et z-en plus, môssieur n’a eu peur de signer sa prose… Peuh..
 
bulletTu ferai bien d’essuyer le tiens ; remarquais-je
 
bullet

Nan, je garde ça pour quand j’l’aurai coincé ; y sentira comment qu’ ça pue la jalousie ..Et tiens, prend z encore ça pour la peine, face de nave, mima-t-il… L’élan qu’il produisit pour frapper son ennemi imaginaire fut tel, que le gros se retrouva les deux pieds dans la poubelle, laquelle se disloqua sous le choc. Dans un effort bestial, l’enflure se rétablit et lança à la dérobée une volée de poings sans plus pouvoir s’arrêter.

 
bullet

Et tiens sale tronche de bouse, médisant du dimanche. Tu l’as pas vu venir celle-là hein ? et PAF…Je vais tellement t’arranger la face que même Gilbert Montagnet y t’reconnaitra pas.

La baleine est maintenant une tempête de violence, jurons et flatulences réunis. Telle une toupie, il arpente le bureau sans plus faire attention à ce qui l’entoure.

Pinuche choisit cet instant pour arriver ; le mastard, en parfait acteur qu’il est, est tellement entré dans la peau de son personnage qu’il ne voit pas l’ancien faire son entrée sur scène ; c’est qu’il a le succès égoïste le gros…alors que la porte s’ouvre, la main remplie de phalanges du gravos rencontre, dans un amas de sang et de chicots, le pif déjà rouge du fossile. Ce dernier pousse un hurlement de douleur et tente de contenir le flot de sang qui s’échappe à présent de son tarbouif.

bulletTu ferais bien d’aller à l’infirmerie, conseillais-je à la pine ; ça fait désordre…

La ruine s’échappe en pleurant alors que l’énorme n’a même pas réalisé ce qui s’était passé.

bulletDis Sana, tu croive que ça vaut cher un auto graphe de mon idole ?
 
bulletWho knows, rétorquais-je ?
 
bullet

Qui c’est ce mec ? connais pas son blaze…L’est nouveau dans la maison roicoy ? Oh dis, ça me fait penser que j’ai rendez-vous avec le pinuche ; m’a promis de me montrer un nouveau resto où c’est qu’c’est qui font d’la choucroute à volonté. Tu m’escuse mon pope mais y a urgence.

 
bulletMais il est à peine neuf heures du matin ?
 
bullet

Et alors ? ça donne fin de faire de la lutte greco-germaine…c’est ça mon vieux la performance de l’acteur. Prends en des graines… Tiens, si tu vois l’ancien, dis-y que je l’attends dans ma chignole oka ?

 
bullet

D’accord, mais quelque chose me dis que tu vas attendre longtemps. Passe à l’infirmerie d’abord, ils ont quelque chose pour toi…

 
bullet

Pas grave, je connais une petite souris là-bas qui me fait du lardons-y ; j’suis sûr qu’elle connaît pas la nouvelle version de bâtonnet on ice la cousine.

Le mastard s’en va toujours le bistos de travers et la chemise tâchée de sang.

C’qui a de bien avec l’argot, c’est que tu peux faire des fautes d’orthographe, y a personne qui le verra, pas même l’éditeur.

 

Alors ? toujours pas convaincu ? ben mince, me reste plus qu’à aller au resto du coin, ou à la soupe populaire ; c’est pas la tour d’argent, mais bon, on fait en fonction, c’est le lot commun des génies découverts trop tard ; snifff…Titouf ! ! ! allez viens mon gars… on s’en va.

 

Fin…

Accueil | Titouf le Rouge | La guerre des 2 roses | Titouf et le Père Noel | Le Prieuré de ces Dames | Vive le Roi | Titouf dans l'espace | Clint Titouf | Contactez-moi | un diner au goncourt

Dernière mise à jour  : 05/06/05